Waterman - Interview Greg Closier

Entretien avec Greg Closier un passionné de SUP et de surf.

- @oceansurfreport -

Entretien avec Greg Closier, vainqueur du trophée Nah Skwell et professeur de surf en Bretagne. Passionné de sup, il nous en apprend un peu plus sur lui et sur cette discipline au succès grandissant.

 

 

Surf Report : Bonjour Greg, peux-tu nous dire qui tu es en quelques mots ?

 

Greg Closier : Greg Closier, 35 ans, j'habite à Landunvez dans le nord Finistère ou je m'occupe d'une école de surf. J'ai débuté le stand up il y a 5 ans à Guidel sur le tandem de Rico Leroy. 

 

 

SR : Tu as un très bon niveau en surf et en bodyboard, as tu complètement délaissé le body, et le surf pour le stand up? Si oui, pourquoi ?

 

GC : Cela fait pas mal d'années que je ne suis pas remonté sur un bodyboard, j'ai également complètement délaissé le longboard par contre je continue à surfer en shortboard mais j'avoue que je passe plus de temps sur mon sup ! 

 

 

SR : Faut-il des qualités particulières pour pratiquer cette discipline ?

 

GC : Sur le plat le sup est super accessible par contre dans les vagues c'est plus technique et exigeant, une expérience en surf « allongé » est préférable pour attaquer les vagues (au moins connaître et respecter les règles de priorité et de convivialité). 

 

 

SR : Tu viens de remporter le Trophée Nah Skwell, es-tu meilleur en downwind ou dans les vagues ? As-tu une préférence pour l'une ou l'autre de ces disciplines ?

 

GC : J'ai réellement commencé à faire du downwind cet hiver et j'adore ça. Le pire c'est que maintenant lorsque je vois des conditions « pourries » genre 30 nd de vent de NE avec une houle courte je suis super content et excité ! Les sensations sont top, surfer les « bumps » (houle courte) procure une sensation fantastique. Lors du Trophée NahSkwell je n'ai pas eu l'impression de faire une course difficile, j'ai plutôt eu le sentiment d'avoir fait une bonne session de surf.

Le downwind et le surf dans les vagues sont deux pratiques différentes, aussi grisantes l'une que l'autre. Mais bon si je devais choisir entre ces deux pratiques je choisirais bien évidemment le surf dans de vraies vagues. 

 

 

SR : Qu'est ce qui t'as amené vers la course alors que tu es un surfeur à la base?

 

GC : C'est venu naturellement, l'année dernière j'ai participé à quelques courses pour le fun et j'ai eu de bons résultats sans m'être préparé. J'ai toujours aimé les challenges et la compétition, de plus l'ambiance sur les courses est super conviviale. Ce qui me plait aussi c'est l'aspect « training », hygiène de vie, dépassement de soi et goût de l'effort. Par rapport au surf on peut plus facilement mesurer ses performances et sa progression et c'est facile à mettre en place. 

 

 

SR : Le matériel est-il différent pour pratiquer le stand up en race ou dans les vagues (planche/pagaie) ?

 

GC : Le matériel est en pleine évolution, c'est d'ailleurs ça aussi qui est intéressant, nous en sommes au tout début et il y a encore beaucoup à faire.

En ce moment la tendance en surf, notamment pour l'aspect performance est d'utiliser des boards courtes (de 7'7 à 8'11)  avec des outlines typées « shortboard » et des pagaies relativement courte (entre 5 et 20 cm de plus que sa taille).

En race il y a trois catégories de boards selon la taille : 12'6, 14' et Unlimited. Certaines sont typées « flat » d'autres plus downwind. Généralement les 12'6 sont polyvalentes et permettent de tout faire. 

 

 

SR : Ton matériel a-t-il évolué avec ta pratique ?

 

GC : J'ai débuté sur une 12' très large et épaisse et j'ai réduit au fur et à mesure les dimensions.

Mes boards se situent désormais aux alentours de 8' x 28 x 4, quad ou thruster selon les conditions. 

 

 

SR : Quel est ton quiver actuel ?

 

GC : J'ai la chance de faire partie du team Hobie international ce qui me permet d'avoir du matériel performant de super qualité. Actuellement j'ai une 7'11 et une 8'4 rail carbone sans stringer.

En race j'utilise une 12'6 qui marche aussi bien en downwind que sur le plat.

 

 

SR : Comment est l'ambiance générale dans le milieu de la compétition en SUP?

 

GC : C'est un petit milieu avec pas mal « d'anciens », l'ambiance est top et décontracte. Sur les races la tension est très forte juste avant la course et ensuite à l'arrivée ça retombe d'un coup et tout le monde est content et parle de l'expérience qu'il vient de vivre, comme des kids !! 

 

 

SR : On voit de plus en plus de stand-up paddle à l'eau, pourquoi cet engouement pour cette discipline selon toi ?

 

GC : Le côté accessible de l'activité attire beaucoup de monde, la pratique sur le plat va exploser et détrôner le kayak dans le futur, un peu comme la planche à voile à la grande époque.

En vague c'est plus compliqué, le terrain de jeux est restreint et il faut composer avec les surfeurs. Beaucoup s'inquiètent de ce développement, il va falloir éduquer les nouveaux pratiquants (règles de priorité, de sécurité, choisir les spots adaptés, respecter les autres riders), pour que la cohabitation se passe bien.

Le problème c'est qu'en sup dans des conditions faciles (pas de barre, vagues glassy qui déroulent parfaitement?) c'est tentant d'attraper tout ce qui passe (parfois sans s'en rendre compte) il faut donc en être conscient et avoir une attitude irréprochable. 

 

 

SR : Peux-tu nous parler de ta participation à l'épreuve du SUP World Tour qui se déroulait à la Torche ?

 

GC : Les conditions étaient parfaites, je connais bien le spot de La Torche donc j'étais comme à la maison. J'ai eu de bons scores pendant les trials et j'ai terminé 3ème alors cela m'a bien motivé pour la suite. Ça n'était pas évident parce que j'avais des cours de surf la même semaine et ma femme qui est enceinte avait besoin de ma présence, du coup je faisais la route tous les jours (j'habite à 1h30). J'ai réalisé un beau parcours en accédant aux ¼ de finale. J'aurais bien aimé aller plus loin mais je suis tombé sur les deux finalistes de l'épreuve donc je n'ai pas trop de regrets. 

 

 

SR : Comment te prépares-tu pour les compétitions ?

 

GC : Pour le surf je ne fais rien de particulier, je surf le plus souvent possible et j'essaie de m'inspirer de riders comme Kai Lenny ou Colin Mc Phillips.

Pour la race, j'ai un ami coach sportif (Vincent Guillaume) qui me fait un programme d'entraînement chaque mois en fonction de mes objectifs de la saison.

J'essaie de m'entraîner trois fois par semaine au minimum en faisant du fractionné et du downwind.

Sinon j'essaie d'avoir une bonne hygiène, je ne fume pas, ne bois pas d'alcool et je mange équilibré. 

 

 

SR : As-tu l'intention de participer à d'autres compétitions ?

 

GC : Ma femme et moi attendons un heureux événement donc je vais louper quelques courses importantes et je vais rester tranquille chez moi mais je vais continuer à m'entraîner en vue de la Battle of The Paddle de Californie en octobre. 

 

 

SR : Quels sont tes projets pour le futur ?

 

GC : Je vais continuer à gérer mon école de surf et à encadrer les kids de chez moi qui commencent à bien cartonner que ce soit en surf, long ou sup.

Je vais aussi continuer à m'entraîner et à participer aux événements les plus importants. J'aimerais bien aller à Hawaï pour faire des épreuves de downwind.

Enfin je vais continuer à bosser sur mes projets de SUP training Camp à l'étranger (Canarie, Californie). 

 

 

SR : Ouha tu n'auras pas le temps de t'ennuyer ! Quelque chose à ajouter ?

 

GC : Merci à mes partenaires (Hobie SUP, Kialoa, Xcel wetsuit, Hoalen) pour leur soutient et surtout à ma famille qui est à 100% derrière moi et ma passion. 

 

 

Merci beaucoup Greg, félicitations pour cet heureux évènement et à bientôt sur l'eau !

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