Environnement - Enquête sur une disparition

Le sable

- @oceansurfreport -

Arte a publié un documentaire alarmant sur l’avenir de notre société face à la surexploitation d’un matériau presque autant convoité que l’eau dans le monde. Le sable, un sujet tabou qui revient souvent sur le terrain. En effet, les petits grains semblent peu à peu nous filer entre les doigts. Premier matériau touché par l’érosion et souvent surexploité par l’Homme. Le sable disparait progressivement, menaçant notre équilibre planétaire. Retour sur ce phénomène...

Le BTP, gros consommateur de sable
Même s'il entre dans la composition du papier et de la lessive, le sable nourrit d'abord, en quantité importante, les grands patrons du secteur de la construction. On connait tous le phénomène d’érosion qui, jour après jour, modifie les plages et les paysages marins et ronge les côtes. Mais ce que l’on sait moins c’est que les plus gros consommateurs de sables sont les constructeurs : pour les maisons, les routes ou même les voitures, des grosses quantités de sables sont demandées. Saviez vous que pour faire du béton il faut 1/3 de ciment et 2/3 de sable ? Alors quand on regarde les îles artificielles et les tours pharaoniques qui trônent à Dubaï on comprend pourquoi des énormes quantités de sables disparaissent chaque jour. Et comme les carrières du désert sont quasiment épuisées c’est dans les rivières et dans les mers du monde entier que les constructeurs se servent. L’écosystème se détruit donc un peu plus chaque jour.

L’exploitation intensive du sable déclenche une véritable « guerre du sable ». A Tanger, « les petites mains » des trafiquants travaillent sur les plages au vu et au su de tous. De véritables mafias se forment pour trafiquer le sable dans certains pays tels que l’Inde où la mafia qui contrôle le secteur du BTP corrompt l’administration, ou encore au Maroc où des adolescents remplissent des sacs entiers de sable pillant même des sites naturels.

Des manières aux conséquences désastreuses
Toutes ces utilisations abusives entrainent un appauvrissement du récif corallien et une disparition de certains bancs de poissons. La faune et la flore sont véritablement en danger, impactant également les pécheurs qui récoltent moins de poissons. En Indonésie ou encore en Bretagne ce sont des familles entières qui sont menacées par cette baisse importante de la pèche. Par ailleurs l’extraction du sable crée un vide qui provoque une dégradation des plages. L’appétit des multinationales ne cesse d’augmenter ce qui engendre la disparition d’îles entières comme aux Maldives par exemple.
Enfin, pour rajouter une couche à ce désastre, certains sables prélevés ne sont pas assez bien rincés, donc de mauvaise qualité, ce qui peut fragiliser les constructions qui en bénéficient.

Des solutions existent
Le documentaire propose quelques pistes de substitution pour permettre d’utiliser moins de sable. La paille est l’un des moyens évoqué comme matériau alternatif au sable. Par ailleurs, l’acier des voitures ainsi que les anciens édifices en marge d’être détruits peuvent être recyclés. Aussi d’autres matériaux pourraient servir à la fabrication du béton : par exemple le sable issu du verre qui permettrait également un recyclage intelligent des bouteilles.

Avec 15 milliards de tonnes par an, le sable est aujourd'hui la ressource naturelle la plus consommée après l'eau. Mais cette surexploitation menace ce matériau qui, jour après jour, s’épuise un peu plus et perturbe l’équilibre de la faune et de la flore. Les plages du globe disparaissent et s’évaporent et si la situation continue elles pourraient avoir totalement disparues à la fin du siècle.

Retrouvez le reportage sur le sable demain matin à 9h00 ici : « De Bombay à la Bretagne en passant par Dubaï, Tanger ou les Maldives, cette passionnante enquête en forme de thriller dévoile une urgence planétaire : la menace qui pèse sur le sable, ressource vitale dont le pillage s’accélère. »

Et vous qu’en pensez-vous de cette surexploitation ?


Sources :
Le monde

Télérama
Arte

Mots clés : arte, documentaire, sable, materiaux, surexploitation | Ce contenu a été lu 8017 fois.
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