Environnement - Pollution des eaux : Surfrider Foundation s'attèle au sujet

Le projet expérimental CURL vise à protéger la santé des usagers de l'océan contre les polluants chimiques présents dans les eaux littorales.

- @oceansurfreport -
© Naja Bertolt Jensen

Depuis quelques années les activités nautiques attirent de plus en plus de monde. Jusque là rien de bien inquiétant. Mais parallèlement à cela, les activités humaines ne cessent de polluer les eaux littorales, de nuire aux écosystèmes et d'altérer les ressources naturelles. La santé des usagers de l'océan, qu'ils soient surfeurs ou baigneurs est également mise en danger. 

S'il est clair que la pollution des eaux par le plastique devient de plus en plus préoccupante et fait l'objet de nombreuses actions de collecte de déchets et de sensibilisation, il existe une autre pollution, invisible cette fois. Celle des polluants chimiques. En effet, les mers et les océans sont aussi le réceptacle des eaux continentales chargées de divers polluants issus des activités humaines. 

En réaction à cela, l'association Surfrider Foundation lutte depuis trois décennies pour une meilleure qualité des eaux mais aussi pour protéger leurs usagers des dangers liés à ces diverses pollutions sur leur organisme. Aujourd'hui, alors que la situation semble de plus en plus préoccupante et que la pollution ne cesse d'infiltrer les eaux, Surfrider souhaite développer une véritable expertise. C'est ce qui a motivé le projet expérimental CURL, qui a pour objectif d'évaluer l'exposition des surfeurs et des nageurs à ces polluants chimiques



En quoi consiste exactement le projet CURL ? 

Son objectif premier est de mesurer l'ampleur de l'exposition des usagers de l'océan à certains micro-polluants chimiques présents dans les eaux. La question n'est donc plus de savoir si oui ou non les eaux sont polluées mais plutôt de connaitre les risques sanitaires de cette pollution pour l'Homme. À ce jour, aucune étude n'a été menée sur les conséquences éventuelles de ces substances sur notre santé. 

Les surfeurs plus que n'importe qui sont immergés tout au long de l'année dans l'océan sans en connaitre ni la charge en produits chimiques, ni leurs conséquences. Il peut s'agir d'hydrocarbures, de médicaments ou d'engrais...

Le projet CURL est donc labellisé et soutenu par le LabEx COTE, accompagné par les équipes scientifiques de l'IFREMER et du laboratoire EPOC (CNRS/Université de Bordeaux). Le site de Surfrider Foundation assure que ces équipes "mettront en commun leur compétences, expertises et capacité de recherche en termes de toxicologie de l'environnement et de chimie analytique."



Et au centre de ce projet le concept de "science participative"... 

De la collecte des données à la diffusion de l'information, plusieurs acteurs se mobilisent pour lutter contre ce fléau. Ce sont des bénévoles à qui l'on a attribué le nom de "waterman testeurs" (surfeurs et nageurs) qui constituent la première étape du projet. Leurs combinaisons sont équipées de capteurs au niveau de leurs mollets, qui ont pour rôle de mesurer la présence des polluants chimiques présents dans les eaux littorales. C'est ensuite au tour des scientifiques et des chercheurs de l'IFREMER et du CNRS d'analyser les données recueillis par les capteurs. Les résultats obtenus sont ensuite relayés via divers mode de communication : conférences, réseaux sociaux, articles... 

Dix bénévoles ont donc été équipé mi-juillet d'un "kit d'échantillonneurs passifs". Il ne leur restait plus qu'à se mettre à l'eau comme ils ont l'habitude de le faire. Sauf que cette fois leur session a contribué à l'étude de la concentration de produits polluants présents dans l'eau. Les données recueillies seront ensuite échantillonnées en deux types de polluants : les micro-polluants organiques tels que les pesticides, les engrais, les produits pharmaceutiques et cosmétiques ainsi que les polluants métalliques.

Suite à ce recueillement de données, il s'agira d'évaluer le risque sanitaire que ces polluants pourraient exercer sur l'Homme. Surfrider espère que cela poussera également les acteurs du littoral à lutter contre la pollution. Cette expertise a aussi pour objectif d'alerter les preneurs de décisions sur les risques environnementaux et sanitaires auxquels les surfeurs comme les baigneurs sont exposés. L'association aspire au renforcement de la législation en terme d'amélioration de la qualité des eaux.  

     
Mots clés : surfrider foundation, pollution, eau, environnement, analyse, waterman | Ce contenu a été lu 4826 fois.
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