Matos - Pourquoi juger un surfeur à la planche qu'il porte sous le bras ?

Le surfeur basque Paco "Nonsense" se confie sur le retour du style rétro.

- @oceansurfreport -
@nilpuissant

Là où le but initial du surf résidait dans la simple glisse d'une pirogue pour rentrer dans une passe maritime afin d'atteindre le sable chaud, le monde et la pratique ont connu un bouleversement sans précédent.

Aujourd'hui, la plupart des pratiquants débutants envisagent de passer directement sur une shortboard, limitant le nombre de vagues prises et a fortiori leur évolution. Le style recherché, c'est la performance, à l'image d'un Gabriel Medina. La quête finale, c'est le décollage, à l'instar d'un Italo Ferreira, ou l'enchaînement de quatre rollers engagés, comme ceux d'Owen Wright. Qu'à cela le tienne, après tout, chacun son style et sa vision de la pratique.

À l'heure où le shortboard est une référence, il convient de se pencher sur d'autres styles de glisse qui malgré tout, connaissent un regain d'intérêt. Ces dernières années, de nombreuses marques de l'industrie ont joué la carte du vintage, sûrement pas un coup marketing hasardeux.


Pour parler singles, twins et influence californienne, on a décidé d'aller toquer à la porte de Paco "Nonsense". Le natif du Pays basque collabore avec SurfinEstate, une marque landaise qui évolue autour de son propre univers en mélangeant inspirations vintage et design moderne.

La préférence a été de choisir une vision contemporaine pour comprendre d'où vient cet attrait à cette culture particulière plutôt qu'un ancien pouvant répéter le discours du "c'était mieux avant"...


On dit souvent qu'il ne faut pas juger un livre à sa couverture, alors pourquoi juger un surfeur à la planche qu'il porte sous son bras ? Passons outre les passionnés de l'océan ancrés dans leur propre vision de la glisse, et n'ayez crainte d'enrichir votre glisse et votre esprit en diversifiant votre quiver.


Dancing landais

Surf Report : Paco, d'où vient cette attirance initiale pour ce style de surf ? 


Paco Nonsense : Petit, je surfais des thrusters classiques car j'étais dans un club qui me poussait à faire de la compétition. Ça n'a pas marché pour moi, je ne me retrouvais pas là-dedans. Admirateur du film historique "Les Seigneurs de Dogtown" et influencé par le style, j'ai choisi de ranger mon shortboard pour découvrir d'autres sensations. 


À quel âge a opéré ce changement ? 


Vers 16 ans, j'ai changé de style en commençant à faire un peu de dancing. Des potes sont descendus de Bretagne pour s'installer dans le Pays Basque et on s'est tous retrouvé dans ce même esprit rétro. Un single ou twin peut être étrangement mal vu pour certains. Considéré comme un hipster, cette expression revient constamment et c'est tout simplement chiant d'être catégorisé.


En juin dernier lors des dernières houles solides, je suis allé dans les Landes avec un 6'6'' "Pipeliner". J'étais le seul en single et j'ai scoré quelques bombes plutôt folles. Comme quoi.


Carton à Supertubos

Comment la connexion s'est-elle faite avec SurfinEstate ? 


On a un petit crew avec mes potes Nil et Victor, la "Nonsense". On skatait lors d'un événement organisé par SurfinEstate puis la connexion s'est faite assez naturellement. J'ai été attiré par les planches, et j'ai essayé un premier single, la "George". Ensuite je me suis vraiment mis au longboard classique, en choisissant une mini Noserider en 8'8'' pour garder un peu de maniabilité. 


Par la suite, j'ai laissé de côté le thruster classique habituel pour surfer des twin fins. Je vois une réelle différence comparé à d'autres artisans. Le shaper peut sortir aussi bien des twins destinées aux petites vagues estivales que des modèles plus modernes et performants.


Layback avec le modèle Arecibo en 6.4


Quels sont tes influences ? 


Je suis plutôt fan de la culture californienne, même si je n'ai pas encore eu l'occasion de m'y rendre, j'espère bien y aller un de ces quatre. J'adore le style d'Alex Knost en single, il a une pure glisse. Je vous conseille tous les films de Jack Coleman. 


As-tu eu la chance de pouvoir partir surfer dans d'autres pays ? 


J'ai passé un an en Australie, où j'ai fait toute la côte Est jusqu'à Melbourne. Le seul regret fut de ne pas embarquer mes planches. Un longboard m'a énormément manqué. L'hiver dernier, j'ai fait un trip en van de trois mois descendant de l'Espagne au Portugal pour finir au Maroc.


Qu'est-ce que le voyage t'a apporté dans ton approche du surf ? 


À travers le voyage, j'ai été amené à surfer des vagues différentes. Surfer un seul style de board limite énormément, utiliser aussi bien des longboards que des planches plus courtes permet de trouver constamment des vagues à son goût. Je suis aussi fan d'une belle session en longboard à faire du noseriding et profiter d'une pure sensation de glisse que de me faire secouer l'hiver dans les Landes.

Bottom turn à la Torren Martyn sur la droite de Safi

Par Léonard Blondeel 

                                        
Mots clés : paco nonsense, surfinestate, single, twin | Ce contenu a été lu 20093 fois.
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