Surf - Derrière l'objectif de Peter "Joli" Wilson : le swell de la décennie à Cloudbreak, 2012

"On me demande souvent si je me rappelle du son de la vague, mais je ne m'en souviens pas. Visuellement en revanche, c'était dingue."

- @oceansurfreport -

Derrière ses lunettes de vue, des yeux qui ont tout vu. La session historique de Cloudbreak en avril 2018, il y était. John John sagement assis devant Pipeline à l'âge 14 ans, il l'a vu. Le style immuable d'Andy Irons à Teahupo'o, il en a été le précieux témoin. Quand Raimana était à deux doigts de se faire écraser par un jet-ski lors d'une session en tow-in à Chope's, il a figé l'instant.

Fort de ses 47 ans de carrière, Peter "Joli" Wilson peut légitiment arborer le statut de monstre sacré dans le domaine de la photo de surf. À l'occasion du Quiksilver Pro France à Hossegor, nous sommes allés à sa rencontre pour revenir sur sept images iconiques. Cette semaine : le swell de la décennie à Cloudbreak, 2012

Peter "Joli" Wilson : "Je me rappelle parfaitement de cette journée. La houle était énorme et les conditions, particulièrement violentes. Au lever du jour, le vent s'est calmé et le line-up s'est cleané. En 20mn, le vent a tourné offshore et le swell a grossi. C'était pendant le Volcom Fiji Pro et la l'ASP (ex-WSL), a décidé de lancer la compétition sur le spot plus protégé de Restaurants. Mais cette vague ne fonctionnait pas et Cloudbreak était littéralement en feu. Finalement, tout s'est déroulé à Cloudbreak, mais après deux heats et la blessure de Raoni Monteiro, l'organisation a décidé de placé l'event sur off. Et les surfeurs de gros ont pris les choses en main. Cette image est symbolique, avec la planche de Mark Healey juste sous la lèvre. Le gun de 9', ça donne une idée de la taille de la vague... Il a lâché sa planche et enlevé son leash pour plonger, mais il a eu du mal avec son gilet de flottaison. Ce qu'il redoutait, c'est surtout ce qui se trouvait derrière cette vague, mais fort heureusement c'était la dernière de la série. On me demande souvent si je me rappelle du son de la vague, mais je ne m'en souviens pas. Visuellement en revanche, c'était dingue.

L'an dernier, en mai, on a eu un swell assez similaire à Cloudbreak, mais c'était une vraie galère, une journée de shooting vraiment difficile. Il pleuvait des cordes, mon appareil a eu du mal à fonctionner avec l'eau, j'ai glissé dans le bateau et je me suis cassé un orteil... J'ai quand même réussi à faire des images et j'ai mis deux jours à les dérusher, sans dormir. Il y aussi cette vague gigantesque de Ramon Navarro. Il a longtemps attendu la bombe avec son partenaire de tow-in, Kohl Christenson et il a pris cette bombe. La météo était malheureusement mauvaise et de mon point de vue, j'ai raté sa vague. C'était sans doute une des journées de surf la plus folle à laquelle j'ai pu assister."

Lire ou relire :

- Derrière l'objectif de Peter "Joli" Wilson : John John Florence face à Pipeline, 2003
-  Derrière l'objectif de Peter "Joli" Wilson : Andy Irons à Teahupo'o, 2005

   
Mots clés : cloudbreak, swell, ramon navaro, peter joli wilson, fiji | Ce contenu a été lu 3324 fois.
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